Le projet Expresso est né en 2012 pour accompagner des porteurs de projets sur la voie du financement participatif. L'idée ? Offrir un maximum de visibilité aux projets soutenus. L'outil ? Une plateforme dédiée et estampillée Auvergne Nouveau Monde sur le site spécialisé Ulule. Porté par les CIGALES, l’ARDTA, Le Transfo, Auvergne Active, le CREDIS, la CRES et Terre de Liens, le concept a été reconduit en 2013.

Treize nouveaux projets d'entreprises ont ainsi été retenus pour intégrer la plateforme Ulule version 2013. Après avoir présenté leur projet, chacun a dû mobiliser ses réseaux pour atteindre les objectifs fixés. Certains entrepreneurs peinent à décoller quand d'autres ont déjà bouclé leur financement, voire dépassé leurs attentes. Nous avons voulu en savoir plus sur les clés de leur réussite.

Un buron-refuge dans le Sancy ? Oui !

Raphaël Talis et Sandra Sarliève se sont lancés dans l'aménagement d'un ancien buron du col de la Croix Saint-Robert. L'objectif principal de l'appel aux dons était l'équipement d'un dortoir de 10 places estimé à 3 000 €. A quelques semaines du terme, ils ont déjà récolté 3 495 €.

« Notre projet a clairement un côté décalé. Ouvrir un refuge de montagne où l'on doit venir à pied et dans la neige quand vient l'hiver, c'est quelque chose ! Du coup, on a pris le parti de jouer cette carte avec une présentation sympa, amusante et des contreparties qui permettront de découvrir le buron. Je pense que les gens l'ont senti et ont apprécié. Je savais qu'Ulule aidait pas mal de projets à se réaliser, mais sans le projet Expresso, je ne crois pas que je m'y serais intéressé. Au final, j'étais assez curieux de voir comment ça évoluerait. La mise en place était très simple, certes, mais ça reste vraiment un outil et on s'est beaucoup mobilisé pour la faire vivre. Au début, on sollicite les proches et les connaissances, ça permet de démarrer et de rassurer ceux qui hésitent. Puis on a lancé une campagne ciblée en direction de gens susceptibles d'être intéressés. Cela a bien fonctionné et on a dépassé notre objectif ! Quand on travaille on est souvent dans une bulle, parfois dans le doute. Voir que des gens, des inconnus, sont prêts à mettre un peu d'argent sur notre projet, ça donne de la confiance et nous conforte dans notre idée ! » Raphaël Talis,

Speed Rugby : sport, jeu de dés et convivialité

En 2010, Michel Chevalier a crée un jeu entièrement dédié au rugby. Après l'avoir commercialisé sur internet pendant deux ans, il souhaitait lui offrir un nouveau design en tablant sur une collecte de 2 000 €. Grâce au 3 530 € déjà récoltés, il va également pouvoir créer de nouveaux supports de communication !

« J'avais vaguement entendu parler du principe de financement participatif et cela me semblait un peu compliqué à mettre en route. Le fait d'être entouré par l'Agence des Territoires m'a tout de suite rassuré sur les aspects techniques. Au début, j'étais plutôt sceptique ou  disons que j'espérais sans trop y croire... En tout cas je savais qu'être sur Ulule, même avec Auvergne Nouveau Monde, ça ne ferait pas tout. J'ai donc décidé de proposer des contreparties vraiment intéressantes, dans l'esprit du projet. Puis je me suis mis à mobiliser tous mes réseaux. Mes proches, Facebook bien sûr, mais également les contacts de personnes qui avaient déjà acheté le jeu... C'est d'ailleurs comme ça que j'ai trouvé un de mes plus gros donateurs ! Cet argent m'a permis de faire exactement ce que j'avais annoncé : un nouveau site internet (www.speedrugby.com), une campagne de pub sur Google et des plaquettes pour présenter les animations que je propose. Un vrai et important coup de pouce ! » Michel Chevalier, Speed Rugby

Au-delà du bouclage d'un plan de financement, Expresso est également l'occasion d'entamer une véritable étude de marché et de profiter d'un sacré coup de projecteur avant même le lancement de l'activité. Tous ne l'ont pas appréhendé de la même façon, un bilan chiffré viendra clore cette édition et nous donner plus d'indications sur ce qui fait la réussite (ou pas) d'un appel aux dons.

Article et propos recueillis par Yoann Tureck