Comme une réponse à l'évolution de nos sociétés, un nouveau concept apparaît dans nos villes. On parle de smart city, de ville numérique, de green city ou encore de ville connectée. Permis par le développement toujours plus soutenu des NTIC, ce concept de villes intelligentes est déjà présent dans les zones urbaines. Avec l'émergence des réseaux bas débits, qui permettent un échange de données à longue portée avec une grande autonomie et des coûts extrêmement faibles, les objets connectés s'invitent dans nos quotidiens et dans ceux des collectivités. Sans complexe face aux grandes villes, les territoires ruraux s'engagent également dans cette démarche !

Au service du développement durable ?

Le concept « smart » peut se définir via six caractéristiques principales :

économie – mobilité – environnement – habitants - mode de vie – administration

En s'appuyant sur des outils numériques dédiés, les villes développent donc de nouveaux services et assurent une meilleure gestion de leurs ressources. La télégestion permet de contrôler à distance et en temps réel l'éclairage public, réduisant ainsi la facture. Il en est de même pour les réseaux d'eaux avec des capteurs souterrains qui alertent automatiquement les collectivités en cas de fuites ou de débit anormal. Un véritable enjeu en matière d'écoresponsabilité ! On parle alors de smart grids, où quand la technologie lutte pour réduire l'impact humain sur l'environnement. À l'ère du développement durable, on comprend assez vite l’intérêt de ces dispositifs. C'est aussi un plus pour les habitants. La gestion des déchets, les transports en commun, la circulation routière, la santé et même l'administration profitent du numérique pour devenir plus efficaces ! Le concept smart se met donc au service d'une meilleure qualité de vie.

Quelle place pour l'humain ?

Mais il n'est pas uniquement question d'équipements. On pourrait presque parler de philosophie comme nous l'explique Sébastien Côte, président de Ruralitic : « Bien entendu, le numérique permet des économies rapides et considérables. Il accompagne la sobriété des territoires avec des outils puissants... Mais l'humain ne doit pas être absent du concept, sa place est au cœur du dispositif. Le numérique doit influer sur les modes de gouvernance et accroitre la participation du citoyen au débat politique grâce à de nouveaux outils, plus participatifs et plus adaptés à l'ère d'internet. Le smart doit englober un ensemble de notions, pas seulement des outils.»

Une carte à jouer pour la ruralité

En France et dans le monde, c'est un véritable marché qui s'est développé. Les grands territoires urbains s'attachent les services de l'industrie pour rendre leurs villes plus intelligentes. Des programmes opérationnels FEDER/FSE évoquent même cette démarche dans certains axes de travail. C'est le cas en Auvergne Rhône-Alpes, où l'on cherche à expérimenter « des territoires augmentés » en soutenant les collectivités sur des dépenses en matière d'expertise, d'animation ou de matériel. Mais ce développement n'est pas réservé aux grandes aires urbaines comme en témoigne Xavier Dall'Agnol, vice-président de la communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac (15) : « Nous avons entamé des réflexions pour rendre les services publics moins coûteux et plus efficaces. L'idée est de mieux répartir les consommations énergétiques. Des flux de données pourraient nous informer des besoins en temps réel. En les utilisant, nous pourrions ajuster l'offre. Pourquoi faire circuler des bus si aucun passager n'en a besoin ? Un bus vide coûte cher et n'a aucun intérêt. Avec un dispositif connecté, on pourrait connaître les besoins exacts des usagers. »